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Interview Docteur Anne-Marie BINDER

  • conseil technique santé publique auprès du DGA Direction sociale et solidarité, médecin référent en protection de l’enfance, chef de service intérim PMI,département de Maine et Loire ; maître de stage en 3ème cycle universitaire des études de médecine générale
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Actions menées / pandémie Coronavirus :

Au départ, le département a fait le choix de fermer ses structures mais très rapidement le constat a été fait que cette situation fragilisait trop les publics vulnérables.
  • Grâce à un bon partenariat avec le CHU d’Angers et l’ARS Pays de Loire, ont été mises en place plusieurs équipes mobiles : En soutien à la MECS (Maison d'enfants à caractère social) avec un médecin de PMI ; en soutien aux aidants familiaux avec une infirmière de santé publique ; en EHPAD ; et pour les personnes en grande précarité. Ce sont des dispositifs souples, intervenant au cas par cas, joignables par mail ou téléphone.
- Mise à disposition de professionnels de santé du département dans des dispositifs Coville49 : centres de consultation en lien avec le CHU, ce qui a contribué à sécuriser les entrées en MDS (Maisons départementales de solidarités)

Facteurs facilitants :

  • Existence au sein du département d’une mission de santé publique transversale a facilité la participation aux Comités de direction élargis, à la prise en compte de conseils quant au suivi des recommandations, ce qui a favorisé la réactivité.
- Le lien de médecin à médecin est facilitant dans les relations aux autres institutions. Et l’existence d’un poste de conseil placé auprès du DGA a facilité le lien de confiance avec ses homologues en CHU et en ARS .
- Existence de lien avec la faculté de médecine grâce à sa pratique de maitre de stage universitaire, à l’expérience d’accueil de services sanitaires a facilité le travail avec des internes de santé publique

Enseignements de cette crise :

  • Cette expérience modifie positivement l’image de notre fonctionnement institutionnel.
- Le DGA est très enclin à porter cette souplesse, cette réactivité face aux crises pour mettre en place des réponses rapides, précises et pratiques. Et les professionnels s’y retrouvent.
- Les agents du département ont identifié qu’il y a au sein de l’institution un service médical qu’ils peuvent contacter.
- Poursuivre une guidance de santé publique à prendre en compte au sein du département, à partager en fonction des organisations territoriales, serait une plus-value.
- Poursuivre le virage préventif entamé avec la PMI depuis quelques années.
Une dynamique de santé publique a toute sa place. Il s’agit d’accompagner au plus près les besoins des usagers.

Interview Hélène Colombani

médecin-directeur de la santé pour la ville de Nanterre, médecin-directeur du centre municipal de santé de Nanterre, présidente de la fédération nationale des centres de santé

Initiatives pour faire face à la crise covid-19

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Plusieurs types d’actions, par exemple :
  • A Nanterre et Champigny : mise en place de « Centres Covid », structures ad hoc pour séparer les patients infectés avec des lieux de prises en charge dédiés. Une permanence 7 jours sur 7 , grâce à un partenariat avec les médecins et infirmiers libéraux sur les territoires. A Nanterre à partir du 19 mars 1200 consultations et plus de 500 suivis téléphoniques.
- Utilisation de centres médico-sportif, de halls de gymnases.
- Avec le Centre Covid, création d’un réseau WhatsApp pour les médecins généralistes et les médecins hospitaliers, échanges d’informations, d’articles, …
- La ville d’Aubervilliers a mise en place un travail pour isoler les patients covid+ dans les hôtels. Car dans plusieurs villes en Ile de France, de petits appartements où impossible d’isoler les patients.
- Les services santé des villes (ASV- ateliers santé ville) de Saint-Denis, Nanterre, Aubervilliers, … se sont mobilisés également pour les foyers de travailleurs migrants.
- Les services ont mené des actions sur place afin de faire le tri et organiser le suivi des personnes atteintes, selon chaque situation.
- En partenariat avec les hôpitaux locaux de référence, les Centres municipaux de santé sont mobilisés sur les aspects parcours des patients, ont mis en place des points réguliers sur les patients, des parcours pour les personnes âgées pour leurs sorties d’hôpital, pour des demandes de scanners pulmonaires quand suspicion de covid avec morbidité.
- En lien avec le territoire dans le cadre des CTPS (Communautés professionnelles territoriales de santé), un réseau avec les pharmacies pour la distribution de masques, le partage d’informations, la diffusion d’un flash d’informations distribué aux professionnels de santé.
- En lien avec l’hôpital, le CMS (centre municipal de santé) de Nanterre a organisé un parcours dépistage santé pour les professionnels de santé du territoire (car problème d’accès aux réactifs).
- Mise en place de télémédecine, mais avec des patients pas toujours à l’aise avec les outils informatiques ou ne possédant ni ordinateur, ni smartphone ; ce qui nécessitait des appels et accompagnements téléphoniques.
- Appels téléphoniques systématiques des patients de plus de 65 ans avec maladies chroniques ou en éducation thérapeutique.
- L’Espace jeunes a continué a fonctionné, principalement avec des permanences téléphoniques d’écoute pour les jeunes en situation précaire dont les jeunes mineurs non accompagnés (MNA) très isolés.
- Poursuite de l’accueil en planning familial afin d’assurer une continuité dans les problématiques IVG ou de contraception. Poursuite de l’accueil PMI pour les vaccins obligatoires. Poursuite des permanences d’écoute téléphonique. Poursuite des permanences de soins dentaires.
- Participation aux plans communaux de sauvegarde. Réunions quotidiennes. Notamment évaluation de la situation, mobilisation sur plusieurs types d’expertises : problématique des masques, conseils aux autres services (par exemple voirie /désinfection des rues ? service du personnel/mesures de protection des agents), conseils à la direction générale, … Les médecins du travail ne sont pas toujours à temps plein dans les collectivités et conseillent principalement sur la santé des agents.
- Participation aux réunions CHSCT, avec médecin du travail. Réunion hebdomadaire.

Facteurs facilitateurs

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- Existence de réseaux locaux qui fonctionnaient bien : CTPS, hôpitaux-villes, ateliers santé ville, ….
- Existence de centres municipaux de santé
- Existence d’une culture professionnelle et d’une pratique de santé publique
- Le centre municipal de santé de Nanterre compte une soixantaine de professionnels, dont 10 médecins généralistes, des spécialistes, ainsi les ORL, endocrinologue, dermatologue, rhumatologue ont pu suivre les téléconsultations accompagnés par le cardiologue, ainsi que par le cardiologue de l’hôpital qui donnait aussi des conseils en direct via le réseau WhatsApp.

Difficultés

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- Les 15 premiers jours, selon les recommandations des sociétés savantes de spécialités notamment sur le dentaire : « impression de changer l’organisation toutes les 30 secondes ». Organiser le tri, les salles d’attente, suivre les recommandations ….
- Mise en place d’un suivi des patients chroniques habituels.
- Les médecins se sont partagés entre le centre municipal de santé, les visites à domicile, les centres covid, les actions dans les foyers migrants, ….

Enseignements, Perspectives :

- Besoin dans la période de déconfinement de poursuivre l’action de santé publique : pouvoir s’organiser pour faire les prélèvements, organiser le suivi des patients en cas de réponse positive, isoler les sujets contact en chambres d’hôtel. Il y a nécessité qu’un professionnel de santé fasse ces actes.
- Réfléchir à l’apprentissage dès l’école maternelle des gestes d’hygiène (un vrai lavage des mains, ne pas cracher par terre, ..) et gestes barrières. Ces comportements étant valables pour la prévention d’autres pathologies telle la gastroentérite.
- Réfléchir à l’architecture des écoles en terme de parcours afin que les enfants se lavent les mains avant d’aller à la cantine.
- Réfléchir à l’architecture et l’organisation des structures de soins primaires : des sas séparés pour des parcours de patients différents.

Docteur Omolade ALAO, responsable de pôle PMI Santé, Direction territoriale de Prévention et d'Action sociale du Valenciennois, Département du Nord Réflexions partagées avec les docteurs Bénédicte Requin et Anne Huc, responsables PMI (Protection maternelle et infantile) au département du Nord

Eléments de réflexion/ Prévention et Crise sanitaire

  • Mobilisation des services et moyens pour la gestion de la crise : Dans cas le cadre de la pandémie COVID 19 : service réanimation, urgences, service hospitalier, transports médicaux …
  • Action mise en œuvre pour gestion de la crise en regard de la population : réponse pour la pandémie COVID = CONFINEMENT
Ces deux éléments ont entrainé une désorganisation des systèmes sanitaires non concernés par la pandémie :
  • Pour les services sanitaires en deuxième ligne, nécessitée de définir un plan de continuité d’activité (fait pour les services PMI du Nord dès le 16 mars) qui décline les missions prioritaires maintenues en tenant compte du confinement.
  • Ces PCA s’adaptent en fonction de l’évolution de crise sanitaire, cela nécessite réévaluation et adaptation.

Dans ce cadre de fonctionnement « dégradé », afin d’ « Agir localement pour la santé des populations » : Nécessité de partager les PCA de l’ensemble des acteurs (maternité, municipalités, CAMSP, centre maternel, médecins libéraux, pédopsychiatrie, officines de pharmacie, service néonatalogie, sages-femmes libérales..)

Au niveau territorial, cet échange est fait en fonction du réseau construit. Cependant par exemple, information du PCA PMI envoyée aux maternités mais aucun retour sur leur propre fonctionnement. Pour les centres de planification, sollicitation un par un pour avoir l’information. Difficultés d’échange avec les libéraux, au cas par cas en fonction là aussi du réseau personnel.

Réflexion

  • Concevoir la création d’une plateforme par territoire pour permettre de déposer les différents fonctionnements dans le cadre d’une crise sanitaire, accessible et alimenté par tous.
(Exemple de la coordinatrice du CLSM qui a partiellement assuré ce rôle dans le champ de la santé mentale et les violences faites aux femmes.)

Prévention

La prévention est portée sur un territoire par différents acteurs, un seul service ne contribue pas seul à l’ensemble des mesures possibles pour la prévention, d’où la nécessité :
- d’un maillage de complémentarités.
Dans la situation actuelle, les conditions de soutien par exemple à la parentalité se sont dégradées, puisqu’un certain nombre de ressources sont mises en « veille » : intervention TISF annulées ou très restreintes, EAJE fermés : plus d’accueil d’éveil, écoles fermées, donc plus de BSEM… Idem pour prise en charge CAMSP, addictions… Quel impact sur la santé des enfants ? sur la santé des parents ?
- d’une attention à la population
Recherche de plus-value dans la prise en charge, surtout de garder un contact avec les gens malgré les limites de la technologie.
- D’une attention au personnel
Accompagner les équipes dans leur capacité d’adaptation : dépasser les peurs et en même temps minimiser les risques
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